mercredi 27 juillet 2011

L'Italie comme un jardin - Prima parte

Une des premières choses que nous avons faites en arrivant à Carpi fut d’aller acheter des fines herbes, de la salade, de la terre et des pots, pour faire un mini jardin sur notre terrasse. Nous aurions bien aimé avoir des tomates également, mais paraît-il que ce n’est plus la saison. Je vois difficilement comment ça peut être la saison au marché Jean-Talon et pas ici, mais bon, ne les obstinons pas !

Pour acheter le basilic, le persil plat, la salade et la roquette, nous sommes allés au marché de la place publique, qui a lieu tous les jeudis matins, à Carpi et dans plusieurs autres villes. Ici, le marché n’est non pas un endroit où l’on achète de la nourriture, mais plutôt un lieu où l’on se procure des vêtements, des bijoux, des sacs à main, des produits pour la maison, etc. Il y a parfois un ou deux kiosques qui vendent des plantes, comme c’est le cas au marché de Carpi, mais ce n’est pas le but principal du marché. À mon humble avis, l’objectif est plutôt d’écouler la marchandise fabriquée dans les usines mafieuses et de blanchir de l’argent, or, cela, je ne suis pas censée le dire trop fort – oups ! trop tard ! Vous devriez voir tous ces t-shirts, ces chandails, ces chemises made in Italia et vendus à cinq, dix ou quinze euros… Comment ne pas trouver cela louche. Enfin, jeudi dernier, nous n’étions pas là pour encourager les vendeurs de textiles, mais bien le maraîcher.

Cette première étape accomplie, nous nous sommes rendus dans une sorte de pépinière, située à l’orée de la campagne. Il nous fallait nous dépêcher, car midi approchait et il est nécessaire de se rappeler qu’ici, tout ferme sur l’heure du dîner pour ne rouvrir que vers 16 heures. Nous sommes arrivés juste à temps puisque le gars s’apprêtait effectivement à fermer ses grilles et à aller se bourrer la face de prosciutto per il pranzo (le lunch). Nous lui avons pris plusieurs jardinières, de la terre, ainsi qu’un plant de romarin et un autre de menthe. Une fois à la caisse, nous stressions un peu, car nous n’avions pas énormément de comptant sur nous et le mec n’acceptait pas les cartes de crédit. Total : 47 euros. Nous voyant compter nos cennes pour tenter d’atteindre la somme exacte, il a simplement dit « Dai. Quarantacinque euros. », dans le sens de « Quarante-cinq et on n’en parle plus. » Il a poursuivi en nous disant que nous serions mieux de mettre des petites boules de je ne sais trop quoi dans le fond des jardinières contenant la salade, afin que la terre soit bien drainée. Dans un élan de générosité, il a décidé de nous faire cadeau d’un sac de ces fameuses boules. En allant vers la voiture pour tout mettre dans le coffre, il s’est rendu compte qu’il avait oublié de nous charger les plants de romarin et de menthe, qui étaient demeurés à l’extérieur. Ils valaient 11 euros. Nous nous sommes remis à compter notre monnaie. Cette fois-ci, il était clair que nous n’en avions pas assez : il me restait à peine un euro et quelques centimes. Le mec a d’abord dit qu’il nous les laissait pour cinq euros. Puis, à peine trois secondes plus tard, il s’est ravisé en nous disant que ça aussi, il nous les donnait. De les prendre et de nous en aller. Je pense qu’il avait hâte d’aller manger son sandwich au jambon cru.

C’est le genre de scène qu’on ne verrait jamais au Québec. Si tu vas chez Jardin Hamel et que tu n’as pas d’argent pour payer, eh bien, tant pis pour toi mon p’tit bonhomme, tu reviendras une autre fois. Ici, tout se négocie. Tout s’achète et tout se donne. Il suffit d’être bien connecté ou, simplement, de faire de beaux sourires. Cette fois, à la pépinière, nous devions avoir l’air sympathiques, voilà tout.

De façon générale, les gens d’ici semblent effectivement nous trouver sympathiques et le deviennent par conséquent avec nous. Partout où nous sommes allés, dans tous ces bureaux où nous devions signer des papiers et faire imprimer des documents, les personnes qui nous ont servis ont été gentilles, courtoises et très accommodantes. Quelques-unes nous ont même fait des « passe-droits ». Comme cet homme au bureau de je ne me rappelle plus quoi – il y a vraiment trop de bureaux pour tout et pour rien ici –, qui a réimprimé notre certificat de mariage alors qu’il n’aurait pas était censé. Je vous raconte… Dans le prochain message ! (Qui suit à l’instant, je ne suis pas si cruelle, quand même !)

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