Syndrome
d’effondrement. Une à une, les abeilles tombent, comme des mouches, avec qui on
les confond parfois. Pourtant, tout ce qui vole n’est pas libre. Tombent les
abeilles, les hommes, leurs certitudes, les feuilles à l’automne, les gouttes
de pluie au printemps. La terre est un aimant qui attire la vie vers son
centre. Elle se déploie généreusement sous le poids des corps qui choient.
Dans un bruissement à peine audible, chuter vers le sol qui n’en finit
plus d’arriver. Le choc sera brutal, on l’anticipe, on ferme les yeux pour ne
pas voir à quoi ressemble sa peur. L’effondrement, ou tomber encore plus bas
que ce qu’on aurait cru possible. Au fond des choses, dans le magma mystérieux
des origines. La course se termine où elle a commencé.
Sentir la fin, s’affaisser, s’affaler, de tout de son long, sur le sol.
Là, vidé, las, n’avoir plus rien à perdre, alors recommencer à croire que ça
vaudrait la peine d’essayer. Couché sur les cailloux, voir le ciel. L’immensité
de l’univers, les étoiles qui ont l’air de se toucher et qui pourtant sont si
loin les unes des autres. Lentement, se ramasser, recoller les morceaux encore
utilisables et se refaire un corps en forme de courtepointe. Même si on tombait
encore, ça ne ferait pas si mal, on est déjà au plus profond de l’entaille.
S’agit seulement de trouver une manière de remonter. L’endroit sur la paroi qui
semble le moins glissant, un point où s’agripper. Visualiser le chemin à
parcourir pour atteindre la surface, un mouvement à la fois. Surtout, ne jamais
regarder en bas pour constater la distance parcourue. Le vertige nous prendrait
et on risquerait de tomber à nouveau. De stupéfaction cette fois.
Saisi par la force dont un être peut faire
preuve, par la vitesse à laquelle il parvient à se remettre debout après le
grand tremblement qui l’a ébranlé.
***
Pourquoi cet élan poétique ?
Vous comprendrez lorsque vous lirez mon prochain roman...
***
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